L’auto-hébergement, pour qui ? pourquoi ? 89 personnes me répondent

L’auto-hébergement fait partie d’un grand rêve pour certains.

Le contrôle de l’homme sur sa machine et ce qu’elle contient.

C’est peut-être pour ça que c’est une solution qui est beaucoup conseillé comme alternative aux GAFAM, clouds…

Mais est-ce que c’est vraiment réaliste ?

Est-ce que cette quête de contrôle ne nous pousse pas à viser quelque chose d’impossible ?

Ou de possible seulement pour une poignée de personnes très pointues techniquement ?

89 personnes qui s’auto-hébergent ont répondu à mes questions (Merci encore beaucoup, beaucoup !)

J’ai donc pu leur demander pourquoi est-ce qu’elles s’auto-hébergent ?

Est-ce que c’est un parcours simple ou semé d’embûche ?

À qui elles recommanderaient l’auto-hébergement ?

Et pleins d’autres questions !

J’ai lu, sélectionné, compilé tous ces messages pour enfin trouver la réponse sur l’auto-hébergement, l’univers et le reste.

Que je te livre dans cet article 🙂

Pourquoi l’auto-hébergement ?

Le choix de l’auto-hébergement est motivé par des raisons différentes, mais globalement, il y a plusieurs grands thèmes qui se démarque.

Le premier ne surprendra pas grand monde :

le contrôle de ses données est la chose qui pousse le plus vers l’auto-hébergement.

Eliott
2 ans d’expérience en auto-hébergement

Je suis passionné d’informatique et jusqu’à il y a quelques années, je ne voyait pas le problème des grosses plateformes centralisées et de l’intrusion des GAFAM dans ma vie privée. Mais à force de regarder des documentaires sur le sujet, de lire des articles de blogs et à entendre des news sur le sujet (et aussi pour relever le défis technique), j’ai décidé de m’auto-héberger et de me débarrasser des GAFAM.

clecle226
2 ans d’expérience en auto-hébergement

Par exemple, Netflix peu pompé la totalité de mes préférences en série et films pour améliorer son service. Si d’un seul coup, elle commence revendre ces informations à Amazon pour me proposer des DVD, je risque de l’avoir en travers de la gorge.

Gribhb
2 mois d’expérience en auto-hébergement

L’idée de confier mes données (images de familles/vacances, ou autre documents perso) à google ne me plaisait trop vraiment. – Avec l’auto hébergement je sais exactement où sont mes données et comment elles sont gérées.

Kevin
4 mois d’expérience en auto-hébergement

J’ai lu le livre d’Edward Snowden et je m’inquiète du stockage de mes données sur les clouds gratuits (google, apple et autres…)

Une autre chose qui pousse énormément vers l’auto-hébergement, c’est l’apprentissage qui en découle :

l4p1n
~ 4 ans d’expérience en auto-hébergement

Je continue l’autohébergement parce que ça reste une chouette aventure et parce qu’on apprend tellement sur ce qui nous entoure à force d’expérimenter. – Sans oublier au niveau de l’emploi parce que tu peux mettre sur ton CV ton expérience personnelle 🙂

Eliott
2 ans d’expérience en auto-hébergement

J’aime aussi le fait que créer son système d’auto-hébergement personnalisé m’as permis d’apprendre beaucoup de choses sur le fonctionnement des services, sur ce que peuvent faire/voir les admins

seb
~ 10 ans d’expérience en auto-hébergement

Bidouilleur linux depuis quelques années, j’ai voulu commencer l’auto-hebergement pour essayer d’appliquer ce que j’avais appris seul. En effet lire des blogs et tester des configurations de serveurs web ou mails sans les appliquer n’avait pour moi aucun sens.

Gérer son installation soi-même permet aussi d’avoir une personnalisation accrue :

Eliott
2 ans d’expérience en auto-hébergement

J’adore le fait d’avoir le contrôle sur mes données, de pouvoir personnaliser mes services comme je le souhaite et dans les moindres détails.

Sky
10 ans d’expérience en auto-hébergement

Ce qui me plaît, c’est la maîtrise totale, et la flexibilité (je veux tester un truc en conditions réelles et pas dans une VM ? Je peux faire ça rapidement)

Et puis il y en a pour qui, c’est un peu toutes ces raisons :

DG74
4 ans d’expérience en auto-hébergement

J’adore le fait d’avoir le contrôle sur mes données, de pouvoir personnaliser mes serviceJe m’y suis mis car je trouvais ça fun et que ça me donnait une occasion d’apprendre de nouvelles choses. Aussi car je préfère gérer mes données moi-même plutôt que les laisser à Google et consort. Au final j’ai un environnement très fonctionnel que je maitrise de bout en bout et que je peux adapter. – C’est un vrai plaisir d’avoir ce petit nuage personnel au quotidien, ça permet de toujours avoir accès à des infos essentielles quand on est pas sur sa propre machine (au boulot par ex). Ça apprend aussi beaucoup de choses d’installer tout ça.s comme je le souhaite et dans les moindres détails.

flutterbrony
6 ans d’expérience en auto-hébergement

À l’époque, je voulais tenter de me débarrasser un peu de l’emprise que les grosses entreprise (Microsoft/Google) – avaient sur moi. – je voulais voir ce que c’était que d’administrer un serveur en ligne de commande, s’y connecter depuis n’importe ou pour installer ses propres services, et je voulais me faire un petit site web ou déposer mon CV, et mes petits projets.

Avec quel matériel ?

Du côté du matériel, on utilise soit un PC, soit un VPS, soit un serveur dédié, soit un NAS, ou un peu de tout à la fois.

Tu t’auto-héberge où ?

seb
16 ans d’expérience en auto-hébergement

Un « gros et vieux » PC sous Windows, avec plein de disques internes et USB, qui partage ses disques sur le réseau local – Tout ça est installé dans un pseudo rack à tiroir que j’ai fait moi même dans un placard.

Filou fait le geek
15 ans d’expérience en auto-hébergement

1 ans pour un vieux PC sous Yunohost

Anonyme
~ 3 ans d’expérience en auto-hébergement

VPS (Scaleway)

Anonyme
2 ans et demi d’expérience en auto-hébergement

Un serveur dédié au sein d’un grand hébergeur Ouest-Européen.

jColfej
5/6 ans d’expérience en auto-hébergement

Depuis 2 ans, j’ai pris un NAS plus grand pour rassemblé divers services que j’hébergeais sur des VPS ou dédiés.

C’est super courant que des personnes me répondaient qu’elles s’auto-hébergé à la fois chez elles (PC, Raspberry…) et chez un pro (serveur dédié, VPS…).

Etienne
+ 5 ans d’expérience en auto-hébergement

J’utilise mon infrastructure personnelle, avec 2 baies de serveurs à mon domicile. Mais aussi avec quelques VPS ou dédiés. Cela me permet de bénéficier de bonnes performances à moindre cout, en utilisant mon infrastructure pour le stockage et les services demandant beaucoup de ressources. Et les VPS/dédiés pour les services simples, mais qui demandent beaucoup de bande passante.

Un des gros problèmes qui repousse à s’auto-héberger chez soi, c’est la fibre, tous le monde ne l’a pas, et avec un faible débit l’expérience d’auto-hébergement est vraiment pas top (surtout si on veut télécharger des films…)

Anonyme
9/10 ans d’expérience en auto-hébergement

J’ai aussi testé l’hébergement @home (raspberry pi), mais ma connexion ADSL de campagne ne pouvait donner satisfaction, et à ce jour j’attends la fibre pour 2022 ; peu être que là, je réviserais ma position.

jColfej
5/6 ans d’expérience en auto-hébergement

Avec l’arrivé de la fibre chez moi, je pense me fabriquer un cluster de raspberry pour mettre divers services chez moi et les partager avec la famille.

Au niveau prix, si tu n’as pas besoin d’une machine très puissante avec beaucoup d’espace de stockage, alors ça ne va pas te coûter très cher. (entre 5€ et 30€ par mois)

Mais dès que tu auras besoin d’une machine puissante avec beaucoup d’espace, louer un serveur chez un pro te reviendra vite très cher. (plus de 100€ par mois)

Tu économiseras en t’hébergeant avec ton matériel chez toi, mais il faudra faire l’investissement de début pour acheter le matos.

Quelles applications ?

Les applications hébergées dépendent des usages, mais globalement ont retrouve

  • Nextcloud pour stocker ses documents/photos en ligne (et pouvoir les partager)
  • WordPress/Joomla, pour un blog ou un site internet
  • Une application pour les flux RSS
  • Des applications pour regarder des films

Autrement certaines personnes utilisent des applications pour bookmarker des liens et articles et y revenir plus tard.

d’autres ont installé un VPN, des logiciels de visio/audio conférence, un gestionnaire de mot de passe etc…

Combien de temps passé ?

Pour que toute cette installation fonctionne correctement, il faut faire un peu de maintenance.

Je voulais savoir de quel ordre de grandeur c’était.

Est-ce que ça demandait énormément de temps chaque jour, ou un petit peu chaque mois ?

Ce que j’en ai conclu, c’est que ça dépend :

Si ton installation est totalement optimisée (automatisation…), ça peut être très rapide, quelques minutes par semaine (5/10 minutes)

Anonyme
2 ans et demi d’expérience en auto-hébergement

Les mises a jour sont scriptées, donc une quinzaine de minutes par semaine je dirais.
Lorsqu’il faut faire des évolutions, bah… c’est plus long 😀

flutterbrony
6 ans d’expérience en auto-hébergement

Je passe du temps a bien tout mettre en place (plusieurs heures par jours, pendant des semaines parfois), mais une fois que ça tourne, j’y touche plus trop, juste les maj du serveur/service, tester que tout fonctionne encore bien, et c’est tout. L’affaire de quelques minutes par semaines quoi.

Johackim
2 ans et demi d’expérience en auto-hébergement

Il y a tout un travail d’apprentissage et d’automatisation à réaliser, mais une fois ce gap passé on peut laisser l’infrastructure « s’autogérer » par magie 😀

Si ton installation n’est pas totalement optimisée, c’est plus 1/2h semaine.

H3ms
4 ans d’expérience en auto-hébergement

La maintenance me prend environs 1h par semaines (a vrai dire je ne compte pas, c’est plus du préventif, mise à jour pour ce qui n’est pas automatisé) pour m’assurer que tout est OK.

Si tu aimes bien tester des nouvelles choses (et donc aussi casser des choses), c’est 1h ou plus par jour.

apavone
1 an d’expérience en auto-hébergement

Aujourd’hui j’y passe énormément de temps, on veut toujours tout optimiser, automatiser, segmenter etc. On trouve toujours quelque chose à faire !

En clair, si ta configuration marche correctement, qu’elle est bien optimisée, que tu la laisses comme tel, le temps de maintenance est très réduit.

Mais si tu veux la faire évoluer, tu vas forcément casser des choses, ou tu vas devoir apprendre, et donc forcément ça rallonge le temps de maintenance.

En cas d’une installation, d’une grosse réinstallation, ou d’un gros problème, ça peut prendre plusieurs jours de travail bien rempli.

Zones d’ombres de l’auto-hébergement

Bon, mais avec toute cette technique il doit bien y avoir des problèmes, non ?

Etienne
+ 5 ans d’expérience en auto-hébergement

On ne peux pas faire grand chose pour améliorer sa disponibilité. Lors d’une maintenance de l’hébergeur (planifiée ou impromptue), nos services sont indisponibles. Certes, ce n’est pas tous les jours, mais ca arrive, meme chez les meilleurs. – … , les disques sont ils chiffrés, les firewall sont ils à jours…. Encore une fois, on reste impuissant devant ces elements. On ne peu que faire confiance à sont hébergeur.

Cédric
4 ans d’expérience en auto-hébergement

La dernière grosse difficulté rencontrée concerne une montée en version de NextCloud durant laquelle j’ai compris qu’en cas de difficulté il fallait malgré tout avoir de solides connaissance en terme de gestion de serveur et de services. – J’ai dû réaliser une migration pour un meilleur matériel il y a 3 ans qui m’a donné quelques sueurs froides.

dragnel
2 ans d’expérience en auto-hébergement

C’est vrai que c’est toujours séduisant docker on te dit, tu fais un :
$ docker run -it –rm nextcloud

et ça marche.
Sauf
que quand tu veux rajouter une base de donnée, un volume etc… ça se complique. Rien de bien méchant y a souvent une doc sur dockerhub. Mais quand l’app à planté y’a 10 jours que tu te souviens plus comment tu l’as lancé et que t’avais pas prévu de passer du temps à rechercher la bonne commande, les mot de passe de la bdd l’emplacement du volume, tout ça pour montrer une photo à ta mère, ça fait chier.

denisj
10 ans d’expérience en auto-hébergement

Aujourd’hui j’ai une disponibilité quasi-parfaite; sauf la fois où mon VPS perso a été down pendant 1grosse semaine, sans aucune communication de la part de Scaleway. Et le serveur hébergeait tous mes mots de passe web, mes flux RSS…

Le gros problème avec l’auto-hébergement, c’est que si tu as une grosse panne pour une raison ou pour une autre (panne électricité, problème logiciel…) tu n’as plus accès à rien.

Personne ne m’a confié s’être fait pirater son serveur, ses données…

Mais la peur de ce faire pirater est revenu régulièrement :

seb
16 ans d’expérience en auto-hébergement

Après la box, un Firewall, installé sur un PC indépendant, assure la sécurité., enfin j’espère !

Julien
3 ans d’expérience en auto-hébergement

Je constate régulièrement des requêtes venant d’ip exotiques attaquer mon serveur.

denisj
16 ans d’expérience en auto-hébergement

J’ai peur que mes serveurs se fassent défoncer un jour. Je fais tout pour que cela n’arrive pas mais…

Il y a un (presque) consensus dans l’auto-hébergement :

Il ne faut pas héberger ses mails.

Où alors si tu le fais, il faut être bien au courant des risques et être un administrateur système chevronné.

D’ailleurs beaucoup ne franchissent pas le pas et préfèrent s’en remettre à un professionnel.

hyakosm
4 ans d’expérience en auto-hébergement

Pour le courrier par contre je suis chez Infomaniak (pour 1,50€ par mois), parce qu’aujourd’hui c’est devenu trop hasardeux d’autohéberger son mail soi-même malheureusement. Je veux être sûr que mes mails arrivent tout le temps.

Richard
Par intermittence, depuis très longtemps d’expérience en auto-hébergement

Probablement le service le plus complexe que j’ai tenté de mettre en place. C’est tout simplement impossible d’avoir une solution fonctionnelle et sécurisé, qui fonctionne partout, tout le temps, et surtout, avec tout le monde. La maintenance est juste colossale. Là encore, il y a des outils pour faciliter les choses, mais c’est tellement complexe que j’ai abandonné l’idée. Il y a tout simplement trop de cas à gérer. Entre les listes anti-spam à gérer quasi-quotidiennement, les tentatives d’utilisation en open-relay, les serveurs distants qui bloquent les envois, la gestion contre-productive des alias, etc.

Anonyme
2 ans et demis d’expérience en auto-hébergement

Globalement, ce moyen de communication est relativement important au 21ème siècle, et en cas de problème, ça peut rapidement devenir compliqué/dangereux s’il ne fonctionne plus pour une raison ou pour une autre.

Pour les débutants ou pas ?

À qui l’auto-hébergement peut être recommandé ?

Aux personnes soucieuses de leur vie privée ? Aux bidouilleurs ?

Et à qui c’est accessible ?

Aux personnes qui ont quelques notions en informatique ? Ou seulement à des experts calés en administration de serveur ?

Ce que j’ai retenu des réponses, c’est que l’auto-hébergement n’est pas fait pour tout le monde.

C’est très bien pour les personnes qui veulent apprendre et/ou qui veulent contrôler leurs données.

Mais il faut être prêt à y investir du temps. Il n’y a pas de solution magique.

Les solutions comme Yunohost simplifient la tâche, mais ce n’est pas magique, ce n’est pas plug-and-play, il y a toujours possibilité que quelque chose casse et il y a toujours des choses à vérifier.

Nicolas
+10 ans d’expérience en auto-hébergement

Les gens qui ne comprennent pas la base des systèmes et qui pensent qu’une solution de type yunohost c’est magique. Je ne compte plus les récupérations de données que j’ai dû faire dessus après des mises à jour foireuses.

Cédric
4 ans et demis d’expérience en auto-hébergement

De part mon expérience, faire de l’auto hébergement peut sembler simple au premier abord avec des solutions comme Yunohost, CozyCloud, … mais c’est lors des premiers problèmes que l’on se rend compte que cela reste réservé à un public averti.

Christophe
1 an et demi, mais pas en continu d’expérience en auto-hébergement

Je ne pense pas que l’auto-hébergement soit vraiment à la portée de tous et même si un logiciel comme YunoHost simplifie grandement la tâche (c’est le moins que l’on puisse dire), il n’exempte pas de la compréhension et de l’apprentissage de certains aspects techniques (gestion des dns et utilisation de la ligne de commande entre autres). Il est par contre facile de trouver de l’aide (sur le forum YunoHost par exemple) et c’est l’occasion d’apprendre beaucoup de choses.

Il faut aussi être conscient des risques (perte de données, piratages) qui sont exacerbé quand on est débutant et quand on a pas une équipe d’administrateur système pour veiller sur le bon fonctionnement de son installation.

Seboss666
+ 8 ans d’expérience en auto-hébergement

S’héberger, en local ou chez un fournisseur, ça demande pas mal de temps, même si on peut en gagner avec mises à jour automatiques, sauvegardes, outils d’industrialisation etc, c’est une activité qu’il ne faut pas prendre à la légère, notamment quand ça donne accès à son réseau local, et surtout à des données personnelles

Et puis l’auto-hébergement, c’est comme retaper une vielle bagnole, il va falloir passer pas mal de temps dans le garage à réparer et à tester avant d’avoir une voiture fiable.

tikismoke
20 ans d’expérience en auto-hébergement

Je ne recommande qu’à ceux qui ont le temps de le mettre en place. Moi ça m’a pris des années pour obtenir une telle stabilité et savoir ce que je voulais.
Du temps il en faudra aussi pour tester valider jeter une application qui ne te convient pas.

L’auto-hébergement ce n’est pas une histoire de pratique, ou d’économie, mais plus une histoire de passion.

Mais même avec de la passion parfois…

Chat Naïf
4 mois d’expérience en auto-hébergement

Maintenant, est-ce que je recommanderais l’auto-hébergement ? Oui et non.
Si on a vraiment le temps mais VRAIMENT et qu’on aime bidouiller alors peut-être que c’est envisageable et j’insiste bien sur le peut-être. Par contre, si on a pas trop de temps libre ou qu’on est pas très à l’aise avec les ordis en général c’est mort. Même moi qui suis lycéen et qui devrait donc avoir du temps libre je n’ai pas eu l’occasion de relancer mon serveur depuis 2 mois parce que c’est long et fastidieux.

Mais il y a quand même de l’espoir pour les motivés

yaka
12 ans d’expérience en auto-hébergement

Je conseillerai à toute personne un peu motivée de se lancer dans l’auto-hébergement, il y a plein de tuto, des distributions faites pour et des internautes près à vous aider.

Pour certain l’auto-hébergement à même permis de trouver du travail :

Hactarus
8 ans d’expérience en auto-hébergement

L’auto-hebergement c’est pas pratique, ça demande beaucoup d’investissement que ce soit en temps de maintenance ou financier (120€/mois chez soyoustart) mais ça donne de bonne expérience, c’est d’ailleurs l’expérience que j’ai eu en gérant un serveur que j’ai décroché mon premier boulot en support IT, depuis je suis devenu sysadmin (devops) et je gère maintenant des milliers de vm.

iGor
10 ans d’expérience en auto-hébergement

Je suis devenu, par ce moyen, un bibliothécaire geek, et ça a déterminé ma carrière, là je bosse avec une équipe qui développe un nouveau système de gestion de réseaux de bibliothèques open source.

Ce que j’en retiens :

On va vers l’auto-hébergement pour protéger sa vie privée, et/ou pour apprendre l’administration serveur, mais il faut plus que ça :

  • Il faut avoir du temps pour installer tous ça, en faire la maintenance, réparer quand il y a un problème.
  • Il faut avoir envie d’apprendre, de passer du temps à chercher sur internet, demander sur des forums.
  • Il faut accepter les risques auxquelles on va s’exposer (pannes, piratages…)
  • Il faut investir plus ou moins d’argent en fonction de ses besoins.

Tous ces critères réunis font que l’auto-hébergement est plus une histoire de passionné que quelque chose d’accessible à n’importe qui.

Il ne suffit pas d’avoir envie de s’émanciper des GAFAM, il faut aussi avoir envie d’apprendre et passer du temps à administrer un serveur (et accepter les erreurs incontournables quand on apprend)

Mais si tu es ok avec tous ça, alors l’auto-hébergement te permettra d’avoir un très bon contrôle sur tes données, et te permettra de comprendre comment ce que tu utilises fonctionne.

D’autant plus que l’auto-hébergement devient plus accessible (plus accessible, pas accessible à tous le monde), grâce à des solutions comme Yunohost.

En gros, si tu as du temps, un peu d’argent, que tu as envie d’apprendre et que tu acceptes les risques, tu as une belle récompense à la clé.

Mais à garder en tête, que le plaisir de l’auto-hébergement, c’est autant le chemin pour arriver à cette récompense, que la récompense elle-même.

À toi de voir si c’est l’investissement que tu as envie de faire ou pas.

Les personnes qui ne sont pas intéressées par l’apprentissage de l’administration d’un serveur ou qui n’ont pas le temps, mais qui veulent quand même avoir des solutions meilleurs niveau vie privée que celles proposées par les GAFAM et autres startup, pourront se tourner vers des hébergeurs indépendant comme IndieHost ou Drycat et les autres membres de l’initiative CHATONS.

Johackim, un membre de la communauté, propose d’ailleurs un service qui permet de choisir l’application de ton choix et de ce la faire héberger sans rien avoir à bidouiller. Tu as juste à t’inscrire et à utiliser 😉

À toi de voir qu’est-ce que tu peux faire et qu’est-ce que tu as envie de faire 🙂

Images cover : robives, bjbrake, RichardBowen

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18 réflexions au sujet de “L’auto-hébergement, pour qui ? pourquoi ? 89 personnes me répondent”

  1. Bonjour,
    Une chose dont je suis effectivement sûr et qui est bien mis en avant ici : la passion. J’en avais fait aussi en partie mon activité nourricière avant le fameux Y2K bug.

    J’ai perdu cette passion pour l’IT de manière générale depuis quelques années. C’est un domaine où mon désenchantement s’est soldé cette année par une reconversion pro; je m’en déconnecte au maximim.

    J’ai commencé à m’auto-héberger en 2009 (tout à la maison, même le courrier électronique avec MX secondaire auto-hébergé de la même façon). En 2018, j’ai pris conscience que la niak n’y était plus (comme en commentaire, la gestion du mail a été rendu trop complexe avec le temps, merci aussi les Fenêtres ouvertes !). Le dégraissage sévère a débuté dans mes quincailles.
    Et aujourd’hui où mon dernier petit serveur a lâché, je n’ai plus rien. Plus rien d’exposé sur internet.
    Mes précautions régulières en matière de sauvegardes m’ont préservé de la catastrophe, et mes petites pages, que je considère plus comme un journal de bord «intime» qu’un cahier pédagogique ayant la prétention d’avertir la planète connectée entière, se trouvent donc en local sur mon ordinateur de tous les jours et des petits disques USB externes.

    Belle aventure, chronophage, mais sans réelle motivation et passion, c’est totalement vain.
    L’essentiel a été dit dans cet article.

    Bon courage à tous.

    Répondre
  2. Bonjour, je ne connaissais pas ce coin du web, c’est via le Fediverse que je le découvre 🙂 Sinon je pense que j’aurais répondu à ce questionnaire
    Je m’auto-heberge aussi, depuis 2 ans je dirais (nextcloud sur un raspberry 3B+ avec un hdd de 4To (en ntfs) où sont toutes les données)
    C’est la connexion adsl qui pèche 🙁
    Mais j’ai appris plein de choses, parce que j’aime ça, et aussi pour avoir le contrôle sur mes données.
    Alors par contre, autant ça ne me dérange pas d’y avoir passé des heures/jours/nuits/etc. mais une fois fait, je n’y passe que quelques minutes par semaines (et encore).
    Sur ce même rpi j’y ai mis un blog (oText du hollandais vollant) et mon shaarli (pour structurer mes connaissances/besoins)
    Et comme c’est moi qui aime ça, et pas me femme, s’il m’arrivait quelque chose, elle n’aurait qu’a éteindre le rpi et récupérer le hdd et le mettre sur son pc. (sachant que ce hdd sert en fait à 2 choses : avoir un accès depuis n’importe où; être une sauvegarde de ce que l’on a sur nos pc (si besoin, plus d’infos sur mon blog…)

    En tout cas content d’être « tombé » ici.

    Répondre
  3. Bravo pour cet article. J’avais prévu de répondre au questionnaire mais le temps est passé et j’ai zappé. Je fais de l’auto hébergement depuis pas loin de 10 ans et j’ai vraiment appris plein plein de trucs. C’est surtout le sentiment d’indépendance qui est très appréciable. Donc depuis des années, j’ai un petit pc qui tourne à mes pieds dans mon salon. Je confirme que l’hébergement de mail est hyper compliqué même si pour ça j’ai un serveur dédié chez ikoula.
    Encore bravo

    Répondre
  4. Je rejoins tout à fait les commentaires, c’est plus par plaisir, passion q’autre chose qu’on en arrive à s’auto-herberger, j’ai commencer avec un nas et maintenant je suis avec un nextcloud configurer par mes soins sur une carte odroid.

    Répondre
  5. Je n’ai pas pris le temps de répondre à ton enquête mais je vais prendre le contre-pied de la tendance : je suis certes en auto-hébergement pour mes sites web, mais SURTOUT pour le mail (adresse catch-all, avec vraiment aucun soucis de spam).

    C’est bien le service le plus délicat à mettre en oeuvre, le nœud du problème étant les gros silos (Google, MS, Yahoo, etc.) qui filtrent par réputation de l’IP (les dédiés c’est compliqué, le résidentiel c’est mort).

    Pour envoyer des mails il faut presque nécessairement utiliser le relais d’un autre silo (votre hébergeur, votre registar, un service d’envoi de mail, etc.) ce n’est donc pas parfait à 100% mais non le mail ce n’est pas compliqué et surtout ça arrange bien les gros silos qu’on continue de le croire.

    Aihuo.

    Répondre
    • «Pour envoyer des mails il faut presque nécessairement utiliser le relais d’un autre silo»

      Je ne suis pas tout à fait d’accord sur ce point. Il faut bien entendu respecter les règles d’usage : configuration correcte du DNS, DMARC, SPF, DKIM. Mais surtout attention à ne pas configurer votre serveur en mode relai.

      Opensmtpd permet comme Postfix de réaliser cette tâche.

      Un bon point de départ :

      https://ybad.name/ah/doku.php/5-mail/start

      Un exemple concret d’une configuration complète opensmtpd sans domaine virtuel (antispam, dkim, TLS, imap) :

      table blacklist { "xx@yy" }
      table aliases file:/etc/mail/aliases
      
      table sources { 145.148.129.91 }
      table helonames { 145.148.129.91 = crikcrak.org }
      
      queue compression
      smtp max-message-size 20M
      
      pki crikcrak.org key "/etc/ssl/private/crikcrakletsencrypt.key"
      pki crikcrak.org cert "/etc/ssl/crikcrakletsencrypt.crt"
      ca crikcrak.org cert "/etc/ssl/crikcrakletsencrypt.fullchain.pem"
      
      listen on lo0
      listen on lo0 port 10026 tag SPAMASSASSIN
      listen on lo0 port 10028 tag DKIM
      
      listen on egress tls-require pki crikcrak.org hostname crikcrak.org
      listen on egress smtps hostname crikcrak.org pki crikcrak.org auth
      listen on egress port submission hostname crikcrak.org tls-require pki crikcrak.org auth
      
      action "send" relay src <sources> helo-src <helonames>
      action "sendtomaildir" maildir "~/Maildir" junk alias <aliases>
      action "sendtospamproxy" relay host smtp://127.0.0.1:10025
      action "sendtodkimproxy" relay host smtp://127.0.0.1:10027
      
      match from any mail-from <blacklist> for any reject
      match for local action "sendtomaildir"
      match tag SPAMASSASSIN from any for domain "crikcrak.org" action "sendtomaildir"
      match from any for domain "crikcrak.org" action "sendtospamproxy"
      match tag DKIM for any action "send"
      match auth tag DKIM from any for any action "send"
      match auth from any for any action "sendtodkimproxy"
      match for any action "sendtodkimproxy"
      

      C’est abordable mais il faut se documenter au préalable. Comparez cette configuration à celle de Postfix ou Sendmail et vous vivrez de nouveau 😉

      Bonne continuation.

      Répondre
      • Je parlais d’utiliser le relais d’un silo uniquement pour présenter une IP avec une bonne réputation : malheureusement les bonnes pratiques (DMARC, SPF, DKIM, DANE, etc.) ne suffisent pas pour envoyer des mails aux gros silos sans tomber dans le spam, voire pire dans un trou noir.

        Répondre
        • «IP avec une bonne réputation»

          Oui effectivement sous cet angle je suis d’accord. Pas la peine d’essayer de configurer un serveur de messagerie sur une ip free ou orange 😉

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          • Faux, j’héberge chez sur du VDSL Free ma messagerie depuis … 2016 sans relay et ça fonctionne parfaitement je suis rarement dans les spam, par contre DMARC et tout le tralala et un suivi régulier de l’état des anti-spammes via mxtoolbox. Et depuis l’activation de l’ipv6 pareil.
            Avant Free j’avais la même chose avec SFR avec une ip dynamique idem après un passage chez mxtoolbox à chaque nouvelle ip (reboot de la box) pour faire le point et les actions éventuelles. C’est clairement jouable par contre ça demande plus de taff qu’un serveur web.

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    • j’ai un serveur (Univention Corporate Server) que j’utilise pour héberger mes sites web (Piwigo, Joomla, WordPress …) je l’utilise aussi pour l’envoi et la réception de mails et pour l’instant je ne suis pas spamé. J’utilise deux noms de domaine gratuit un en fr.cr (azote.org) et l’envoi des mails passent bien (sans relais) par-contre je suis sur liste noire avec le nom de domaine en hd.free.fr.

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  6. Petite erreur : ja citation « Ce qui me plaît, c’est la maîtrise totale, et la flexibilité (je veux tester un truc en conditions réelles et pas dans une VM ? Je peux faire ça rapidement) » est présente deux fois avec deux auteurs différents.

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