Internet, la surveillance pour tous ?

Avant de commencer : Tu peux cliquer sur les images des captures d’écrans d’actualité pour accéder à l’article. Bonne lecture 🙂

La vie privée, les données personnelles.

La manipulation, la surveillance.

Tu en entends parler depuis un moment, et particulièrement depuis ces dernières années.

Peut-être que c’est important pour toi d’avoir une vie privée, d’être sûr que l’on ne collecte pas de données sur toi.

Ou peut-être que tu ne comprends pas en quoi c’est important. C’est vrai, tu n’es pas un criminel, tu n’as rien à cacher. Et puis tes informations servent à rendre ton expérience meilleure, alors c’est tout bon.

Et puis est-ce qu’on est vraiment espionné sur internet ?

Peu importe dans quelle catégorie tu te ranges, cet article va t’intéresser.

J’ai basé le gros de ma recherche sur le travail d’Aral Balkan.

Aral est un activiste cyborg (WTF ?) (On verra ça après)

Il est designer et développeur dans sa propre entreprise, Indie.

Il vit en Irlande.

Et il donne beaucoup de conférences un peu partout dans le monde, à propos de la vie privée. C’est un peu Jason statham contre les GAFAM

Big Data – Du GAFAM dans les veines, une heure pour survivre.

Et on va répondre à cette question :

Est-ce qu’on est vraiment espionné sur internet ? Et si oui, pourquoi et comment ?

C’est parti !

Pour que tu comprennes bien, on va prendre l’exemple d’un mec qui s’appelle Bernard.

Bernard il a un smartphone

Et il utilise son smartphone pour envoyer des mails

Il l’utilise aussi pour se déplacer en voiture ou à vélo

Et puis pour discuter avec des amis

Et pour regarder des vidéos

à chaque fois qu’il va utiliser une application pour faire un truc, il va produire des informations, des données sur lui.

Par exemple, quand il utilise Google Maps, il va produit la donnée d’où il se trouve géographiquement, la donnée de la vitesse à laquelle il se déplace, la donnée d’où il se rend, etc…

Quand il utilise Gmail, il va produire la donnée de qui est son correspondant, la donnée de combien de temps il met à répondre, la donnée de quels mots il utilise, la donnée de quel ton il utilise, la donnée de quel sujet il parle etc…

Et grâce à ces données Google va pouvoir déterminer où Bernard travail, sa personnalité (énergique ou plutôt cool), les sujets et actualités auxquels il s’intéresse, son rythme cardiaque, son orientation sexuelle, et tout un tas d’autres trucs.

Bernard n’est pas seul sur terre.

Il y a aussi Sofie, Clément, Hamza, Suri… qui utilisent leurs smartphones pour faire des choses plus ou moins différentes, mais qui ont le même point commun :

Leurs données circulent sur des serveurs distants.

Par exemple sur les serveurs de Google (mais en fonction des applications et sites qu’ils utilisent ça peut être Facebook, Amazon…)

Pour donner une métaphore c’est comme si nous produisons collectivement des nuages de données qui nous sont invisibles physiquement et qui contiennent : nos trajets du matin, nos discussions avec nos amis, l’identité de nos patrons, nos rythmes cardiaques, les actualités et sujets auxquels on s’intéresse, nos orientations sexuelles, nos listes de course etc… (et encore beaucoup plus)

Et par tout le monde, je veux dire les :

  • Milliards d’utilisateurs Facebook (2,32 milliards fin 2018)
  • Milliards d’utilisateurs Google
  • Milliard (ou peut-être millions ?) d’acheteurs Amazon
  • Milliards d’utilisateurs Microsoft (1,5 milliard rien que pour Windows)

Donc tu peux compter un nuage de données par entreprise

Données qui sont stockés sur des serveurs appartenant aux entreprises respectives.

En fait le mot serveur n’est pas trop utilisé, on entend plus souvent parler de cloud.

Ouuuuuui Le cloud ! Ce bon vieux cloud.

Partout on te parle de cloud, et le cloud en anglais ça veut dire nuage (tout est lié). Tes données seraient donc stockées dans des nuages un peu partout sur la planète ?

C’est beau putain.

Sauf que les nuages ressemblent plutôt à ça :

(Un datacenter, celui-ci appartient à Google)

En gros c’est des milliers d’ordinateurs (sans écran) empilé les uns sur les autres dans des étagères.

Et de l’extérieur :

Le cloud est bien sur terre.

Et tu as ce genre de bâtiment un peu partout dans le monde.

Si tu utilises Google, tes données ont beau être stockées un peu partout sur la planète, c’est toujours des serveurs (le cloud connard) qui ont pour seul propriétaire Google.

Petite Citation :

« Il n’y a pas de cloud, juste des ordinateurs d’autres personnes »  Victor Hugo (Free Software Foundation)

Google pourrait juste garder ces données comme ça. Sans les utiliser. Juste pour pouvoir te fournir ce que tu demandes.

Mais il faut bien vivre. Il y a des employés (53 861 en 2018), donc des salaires à payer.

Et puis un datacenter comme tu l’as vu tu te doutes bien que ce n’est pas gratuit (et il y en a plusieurs).

Par contre, Google est gratuit…

  • Tu ne payes pas pour faire des recherches.
  • Tu ne payes pas pour utiliser Gmail.
  • Tu ne payes pas pour utiliser Maps

etc…

Si tu ne leur donnes pas d’argent, il faut bien qu’ils trouvent un moyen d’en gagner.

Du coup, ils gagnent de l’argent grâce :

Aux annonceurs.

Bref, grâce aux entreprises qui veulent te montrer leurs pubs.

Et Google a quelque chose de très intéressant à leur proposer. Prenons un exemple pour bien comprendre ça.

Tu es Renault et tu veux vendre une voiture en particulier. La Renault C. Tu sais que c’est une voiture qui intéresse plus les femmes, française, citadine, qui ont entre 30 et 40 ans, sans enfant, et tu as même d’autres informations plus précises :

  • Tu sais que les femmes qui ont regardé le film Z sont plus intéressées par ta voiture.
  • Que les femmes qui sortent régulièrement le soir sont plus intéressées par ta voiture.
  • Que les femmes qui font du sport 3x par semaine sont plus intéressées par ta voiture.

Ça tombe regarde ce que Google te dit

Toi, Renault, évidemment que tu vas dire oui. Comment est-ce que tu pourrais trouver ces femmes pour leur montrer ta pub sinon ?

Trouver des femmes citadines, c’est facile. Qui ont entre 30 et 40 ans, facile aussi. Mais qui ont regardé le film Z et qui sortent régulièrement le soir et qui font du sport 3x par semaine… ça fait beaucoup de critères.

Donc

Et si tu es une femme de 35 ans, Française, citadine, sans enfant, tu as regardé le film Z, tu sors régulièrement le soir, tu fais du sport 3x par semaine, tu vois :

Renault a montré sa pub, Google a gagné de l’argent, et toi tu as peut-être vu une pub qui t’intéresse.

Alors où est le problème ?

Tu penses peut-être ça :

« J’utilise des applications, et Google à des informations sur moi. Mais c’est pour mieux me servir. »

« Et puis, je n’ai rien caché. Sérieusement, qu’est-ce que Google s’en fout d’où je vais manger le midi ou bien mon sport favori ? »

Ok, voyons ça de plus près :

Si tu es comme Bernard, que tu es blanc, que tu vis en France, que tu n’es pas militant, tu ne ressens pas les conséquences de ce problème.

Du moins pour l’instant.

Maintenant, imagine que tu es un homme gay (ou une femme lesbienne) au Nigeria, où c’est punissable de prison, ou de… mort, ce problème te concerne beaucoup plus tout d’un coup.

Titre d'un article du monde : Le Nigeria promulgue une loi interdisant l'homosexualité

Si un tribunal au Nigeria demande à Facebook des informations sur toi, tu n’as clairement pas envie que Facebook leur dise que tu es gay.

Il y a certaines personnes pour qui s’est une histoire de vie ou de mort.

Mais bon admettons que tu es toujours Bernard, en France, tu es toujours blanc, pas militant. On est jeudi et tu reçois une lettre.

Une lettre de ton assurance.

Ton assurance vient d’augmenter son prix, parce que tu ne fais pas de sport, et que tu ne t’alimentes pas super bien.

Comment ils le savent ? Grâce à ton frigo connecté, ta montre connectée, ou l’application que tu utilises pour commander tes repas etc…

Autre possibilité : Un changement de régime politique autoritaire ou dictatorial.

Aujourd’hui, ça va en France, mais qui sait pour demain ?

Si tu as un gouvernement autoritaire ou dictatorial qui a accès à toutes les données que Google, Facebook, Amazon… ont récoltées sur toi, tu n’as plus de liberté.

Oublie la liberté de manifester, ils t’auront mis en prison avant même que tu ne commences.

Et si tu es journaliste c’est encore pire. Là aussi c’est une question de prison, et de vie ou de mort.

Avec la montée des régimes autoritaire un peu partout dans le monde en ce moment, on peut voir que les retournements de situation sont possibles (si le passé ne nous l’avait pas déjà appris).

Si tu te demandes comment c’est possible qu’un gouvernement ait accès aux données d’une entreprise : c’est tout simplement qu’ils ont le droit.

Si la justice demande à une entreprise de lui donner les informations qu’elle possède sur toi, l’entreprise n’a pas le droit de refuser, elle doit coopérer et transférer tes informations à la justice.

D’ailleurs dès 1933 une filiale d’IBM fournissait des machines au régime nazi qui servait à « l’organisation » de l’extermination de la population juive dans les ghettos et les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale.

Le dirigeant d’IBM de l’époque Thomas J. Watson était indifférent à ça, alors qu’il était au courant de ce qui se passait.

IBM n’a pas disparu.

Aujourd’hui IBM appelle son intelligence artificielle Watson, et elle nous dit dans une vidéo qu’elle veut être partout. (Cette idée marketing sur /20 ?)

Vidéo YouTube IBM Watson, partout dans le monde
Vidéo YouTube IBM Watson, partout dans le monde

Peut-être que toutes ces perspectives te paraissent lointaines, alors un autre exemple :

En 2013 après qu’Edward Snowden a fait ses révélations sur la surveillance que menait la NSA, les visites de pages Wikipedia sur des sujets sensibles (comme le djihad par exemple) n’ont fait que baisser. Allant même jusqu’à une chute de plus de 800 000 visite immédiatement après les premières révélations.

Alors même que ces pages étaient de plus en plus visitées juste avant les révélations.

Article du journal Le Monde

Pourquoi ?

Parce que les gens ont eu peur de s’informer sur des sujets sensibles en sachant qu’ils étaient surveillés.

On parle de pages Wikipédia. C’est du contenu tout à fait légal et purement informatif.

Si le simple fait de se savoir surveillé nous amène à nous censurer. Alors nous ne sommes déjà plus libres.

Et puis il y a quelque chose qu’il ne faut pas oublier :

Quand on dit que ces entreprises récoltent des données, il faut bien comprendre que ces données sont à propos de vraies personnes. Comme toi et moi.

Regarde :

Si on prend une statuette.

Que j’ai assez de données sur cette statuette. Alors je peux prendre une imprimante 3D et en faire une réplique.

Maintenant, revenons à toi.

Qu’est-ce qu’il se passe si j’ai assez de données sur toi ?

Je ne vais pas faire une réplique de toi. Ça ne me servirait à rien.

Par contre, grâce aux informations que j’ai sur toi, je peux exploiter ton attention (te faire rester plus longtemps sur mon site pour te montrer plus de pubs), ton comportement (te faire acheter via mes pubs). (et ce n’est qu’un extrait de ce qu’il est possible de faire)

Si j’ai assez de données sur un truc, ces données deviennent ce truc (ou s’en rapproche).

Donc quand on parle de données à propos de personnes, on parle de personnes. Pas juste de données.

Encore un autre exemple ?

Voilà la différence entre un rocher et une personne :

je ne peux pas blesser émotionnellement ou physiquement, incarcérer ou tuer un rocher, mais je peux blesser émotionnellement ou physiquement, incarcérer ou tuer une personne.

Donc les données d’une personne méritent beaucoup plus d’attention que les données d’un rocher.

Les données ne sont pas à propos de rochers, c’est à propos de personnes.

Revenons à Aral, il doit s’ennuyer

Tu vas me dire : Pourquoi est-ce que ça ne concerne que Google, Amazon, Facebook, Microsoft ? Il y a plein d’autres entreprises technologiques.

Oui c’est vrai.

Mais toutes n’ont pas le même modèle économique que Google, Amazon, Facebook, Microsoft etc…

Toutes ne gagnent pas de l’argent en récoltant des données sur toi.

Le problème n’est pas la technologie. Le problème c’est comment elle est utilisée, en l’occurrence :

Le capitalisme de surveillance.

Aral explique le capitalisme de surveillance de cette manière :

Le capitalisme de surveillance se produit quand :

Le capitalisme (qui est l’accumulation de richesse financière et de pouvoir)

Utilise cette richesse financière pour pouvoir financer des technologies basées sur la surveillance (c’est-à-dire qui collecte des informations personnelles sur des personnes)

et qui a pour conséquence de renforcer cette richesse et se pouvoir.

C’est un cercle vertueux qui se crée. Plus tu as d’argent et de pouvoir, plus tu peux investir dans de la surveillance, qui en retour te donne encore plus d’argent et de pouvoir.

Ce qui se termine par une poigné de CEO (PDG) qui contrôle le monde, car plus riche et puissant que tout le monde. (encore plus que les états)

Dans l’extrême, nous retournons à une monarchie où nos nouveaux rois sont Mark Zuckerberg (Boss de Facebook), Eric Schmidt (Boss de Alphabet (groupe Google)), Jeff Bezos (Boss de Amazon), Masayoshi Son (Boss de Softbank)

J’ai beaucoup parlé de Google, Facebook… mais, c’est aussi applicable à des entreprises plus petites qui ont un modèle de capitalisme de surveillance.

Et c’est aussi applicable à des entreprises dont en entend moins parler en occident comme Alibaba, WeChat… (qui ont un modèle de capitalisme de surveillance).

Et la solution ?

Pour comprendre ce que je vais raconter, il faut déjà comprendre précisément qu’est-ce qu’une donnée :

les données :

  • Le contenu d’une conversation
  • Les mots utilisés dans une conversation
  • Le poids d’une personne
  • La température d’une pièce
  • Les antécédents médicaux d’une personne

etc…

C’est les propriétés d’une action, d’un objet, d’une personne…

On génère des données pour chaque action que l’on fait.

Quand tu roules en voiture :

La vitesse à laquelle tu te déplaces, la température à l’intérieur de la voiture, ton mode de conduite (sportif, cool..) etc…

Quand tu absorbes de la nourriture :

Le nombre de calories absorbé; la quantité de glucides, lipide, protéine; la quantité en gramme de nourriture absorbé etc…

Quand tu vis, tu produis des données, mais elles ne sont pas toujours visibles. Tu peux voir la couleur d’un mur, tu ne peux pas voir ton taux de glucide dans le sang.

C’est grâce à la technologie qu’on peut récolter ces données.

  • Un compteur de vitesse sur une voiture, va récupérer la vitesse à laquelle tu te déplaces.
  • L’ordinateur de bord de ta voiture va récupérer tes accélérations, tes freinages et grâce à son algorithme interpréter si tu as une conduite sportive ou cool.
  • La machine pour la prise de sang, va récupérer et calculer le nombre de calories que tu as absorbées,

etc…

Plus il y a de technologie, plus il y a de données récoltées, moins il y a de données invisibles.

… et plus il faut faire attention à qui possède ces données.

Depuis ces 20 dernières années, nos comportements physiques et biologiques, intellectuelle se sont transférés sur la technologie.

Par exemple :

La Conversation :

Avant la technologie quand on discutait, les données de la conversation pouvaient être captées par les cerveaux des personnes qui participaient à la discussion.

Les données pouvaient aussi être captées par les cerveaux qui se trouvaient à proximité (les personnes se trouvaient suffisamment près de toi pour entendre la conversation), et si c’était le cas on était conscient que d’autres cerveaux pouvaient capter les données de notre conversation, et donc on adaptait ou pas notre conversation.

Maintenant, on discute énormément via mail, via WhatsApp, Messenger, Skype etc…

Les données de la conversation peuvent donc être captées par :

  • Les cerveaux des personnes qui participent à la conversation.

ET

  • Par les entreprises (Facebook, Google…) qui offrent les environnements (WhatsApp, gmail…) de discussions.

C’est donc un comportement biologique (la conversation) qu’on a prolongé sur de la technologie (WhatsApp, Gmail…)

S’informer :

Avant la technologie, quand on voulait suivre l’actualité, on allait à un kiosque, on choisissait un journal et on le lisait.

Le cerveau du vendeur du kiosque pouvait capter la donnée de quel journal tu avais acheté. Mais il ne pouvait pas avoir ces données :

  • Combien de pages tu as lu
  • À quelle vitesse
  • Sur quelle page tu t’es arrêté plus longtemps
    etc…

le vendeur du kiosque avait un nombre réduit d’informations et ne pouvait pas déduire ton profil psychologique (par exemple) avec la seule donnée qu’il avait.

Maintenant, on consulte les actualités en ligne, en lisant des articles ou en regardant des vidéos.

Les données de la conversation peuvent donc être captées par :

  • Ton cerveau

ET

  • Par les entreprises (Le Figaro, YouTube…) qui offrent leurs contenus (articles, vidéos…).

C’est donc un comportement intellectuel (s’informer) qu’on a prolongé sur de la technologie (Le Figaro, YouTube…)

On ne peut pas considérer un téléphone (par exemple) séparer de notre moi, parce que nos comportements biologiques se sont transférés sur la technologie.

Là tu vas me dire que tu discutes encore avec tes amis dans un parc.

Oui c’est vrai, nos comportements ne se sont pas entièrement transférés sur la technologie, ils se sont partiellement transférés sur la technologie.

Mais même partiellement, tu produis quand même des données, qui sont récoltées.

Et il ne faut pas oublier que la technologie prend de plus en plus de place dans nos vies. Donc de plus en plus de données récoltées.

Si nous considérons que notre téléphone n’est pas séparé de notre moi alors nous sommes des cyborgs. Définition :

Un Cyborg est un être humain, qui s’augmente avec de la technologie.

Dans l’image populaire, un Cyborg va avoir un œil bionique, ou un bras mécanique, ou une puce électronique implantée sous la peau.

Mais un cyborg ce n’est pas que ça.

Un cyborg est une personne dotée d’un organe numérique

Et les organes numériques peuvent à la fois être à l’intérieur du corps (implants), et à l’extérieur (explants)

Du coup :

Quand tu as une idée, et que tu utilises ton téléphone pour la noter, tu es un cyborg, parce que tu augmentes ta mémoire grâce à un explant (ton téléphone).

Bon comme ça, ça sert pas à grand-chose de se considérer comme un cyborg.

Mais en fait si.

Beaucoup même.

Si tu comprends que ton téléphone est une prolongation de toi ça veut dire qu’une entreprise qui récolte les données de ton téléphone abuse ton toi.

Quand une entreprise récolte des données sur toi pour gagner de l’argent avec, c’est de l’exploitation d’être humain.

Les entreprises qui ont un modèle de capitalisme de surveillance font de l’exploitation d’être humain.

Si on arrête de considérer notre technologie et notre moi biologique comme deux choses séparées, on peut protéger nos données personnelles (et donc notre moi) correctement.

Parce qu’on a déjà un système de lois et de justice qui savent protéger le moi.

Nous avons besoin de « mettre à jour » la Déclaration universelle des droits de l’homme pour considérer notre technologie comme notre moi.

C’est pour ça qu’Aral a écrit la Déclaration universelle des droits du Cyborg. Que tu peux lire ici.

Elle sert à étendre le périmètre de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour s’adapter à l’ère numérique.

La tune

S’il y a autant d’entreprises qui fonctionnent grâce au capitalisme de surveillance aujourd’hui, c’est aussi parce qu’il y a un terrain fertile au niveau économique.

On entend beaucoup parler de levées de fonds depuis quelques années.

Comment une startup lève des fonds ?

La majorité du temps, c’est auprès d’un fonds de capital-risque et voilà comment ça marche :

Il y a des particuliers (ou des fonds de pension, ou des assurances…) qui ont beaucoup d’argent

Et ils cherchent à avoir encore plus d’argent. Du coup ils confient une partie de leur argent à un fonds d’investissement. (ils deviennent alors des Limited Partners, parce que ça claque)

Les personnes qui travaillent dans un fonds d’investissement sont des Venture Capitalist.

Le but des Venture Capitalist est de prendre l’argent qu’il y a dans le fonds d’investissement pour l’investir dans des startups.

Et pas n’importe quelles startups ! Des startups prometteuses. Des startups très très très prometteuses. Des startups qui ont le potentiel pour être évalués à 1 milliard de dollars (ce qu’on appelle une licorne).

Pourquoi viser uniquement des startups qui ont le potentiel pour être évalués à 1 milliard de dollars ?

Parce que c’est quasiment la seule manière pour un Venture Capitalist d’avoir un retour sur investissement, et donc de faire gagner de l’argent au fonds d’investissement, et aux riches particuliers qui ont mis de l’argent dedans.

Parce que le but final c’est bien ça :

  • Faire du profit pour le fonds d’investissement.
  • Faire du profit pour les riches particuliers qui ont mis de l’argent dans le fonds d’investissement.

Les fonds de l’investissement gagnent de l’argent de ces manières :

  • Frais de gestion : sur le montant total investi par les riches particuliers, le fonds d’investissement va prélever un pourcentage de généralement 2% chaque année. Ce frais de gestion couvre uniquement la… gestion du fond (salaires, locaux…)
  • Intérêt reporté : Quand les VC (Venture Capitaliste ) investissent dans une startup, ils ont des parts dans cette startup. Quand la startup est revendue à une autre entreprise ou qu’elle rentre en bourse, ils touchent de l’argent, 20% de cet argent est pour eux, 80% sont pour les riches particuliers.

Le fonds d’investissement fait du bénéfice uniquement quand une entreprise est revendue ou qu’elle rentre en bourse.

Leur intérêt est donc que tu revendes ta boite (soit à une autre entreprise soit au public avec une entrée en bourse)

Si tu ne revends pas ta boite, ils ne gagnent pas d’argent.

Et ils ont besoin que tu la revendes très cher pour espérer gagner une somme intéressante (rappelle-toi, c’est seulement 20% pour eux).

Ils ont besoin que tu crées une startup valorisée à 1 milliard de dollars. Une licorne.

Pour créer une licorne, c’est un jeu assez bête, il faut :

Trouver une startup avec une bonne équipe, qui résout un vrai problème. Par exemple la livraison de repas à domicile.

Investir dedans.

Mais il y aura aussi d’autres startups concurrentes qui font de la livraison de repas à domicile, et qui ont aussi des investisseurs.

Et c’est là que le jeu bête commence. Les jours passent, les années passent et un fonds d’investissement va arrêter d’investir dans une startup (parce que trop coûteuse par exemple)

Et puis une autre.

Le but est de durer le plus longtemps en allant le plus vite possible jusqu’à ne plus avoir aucun concurrent (c’est un marathon et un sprint). C’est la startup qui arrive à avoir de l’argent le plus longtemps qui gagne. ( Pour donner une idée Uber a pour l’instant reçu 24,2 milliards de dollars de la part de fond de capitale risque et il reste encore des concurrents)

Et elle devient un monopole. La seule entreprise capable faire de la livraison de repas à domicile dans le monde.

Les finalités possibles d’une startup financée par un fonds de capitale risque c’est donc :

  • Devenir un monopole
  • Se faire racheter
  • Mourir (90% des startups meurent)

Les GAFAM achètent beaucoup de startups d’ailleurs (Google c’est plus de 200 acquisitions depuis 2001 par exemple)

Un monopole c’est dangereux parce qu’on dépend d’une entreprise. Et cette entreprise peut nous imposer ce qu’elle veut. Des prix trop hauts. Un non-respect de la vie privée etc…

Un rachat, tu n’es plus le maître de ton entreprise. Donc tu laisses le destin de ton entreprise dans les mains de quelqu’un d’autre.

Et la mort… bein… tu n’existes plus…

Sans compter qu’avec une telle vitesse, on peut vite négliger des choses important, pour garder le rythme de croissance.

Article du journal Siècle Digital

Faire vite et bien, ce n’est pas possible.

Solutions tune

Pour Aral, les levées de fonds. Les venture capitaliste. Les fonds de capitale risque. Tout ça, c’est ce qui a permis au capitalisme de surveillance d’exister.

Ce n’est pas avec du capitale risque qu’on arrivera à financer des alternatives saines.

Tout simplement, parce que le capitale risque est incompatible avec la construction d’une entreprise saine.

Si nous voulons des entreprises numériques qui soient dans l’intérêt de tous, alors il faut les financer avec l’argent publique.

Je te vois venir !

« On va devoir payer plus d’impôt » « Encore un truc de plus à payer » …

Sauf que non !

Parce que figure-toi qu’on finance déjà des startups avec l’argent publique en France !

Et c’est la Bpifrance qui fait ça (banque publique d’investissement) (c’est pas une banque, mais un fonds d’investissement).

Elle ne fait pas que financer des startups, elle finance aussi des petites et moyennes entreprises et des entreprises de taille intermédiaire (d’ailleurs elle les finance plus).

Malgré tout elle finance beaucoup les startups :

Aides et subventions BPI
Article du journal Les Echos Entrepreneurs "Bpifrance : 4000 startups financées en 2017"

Au lieu de financer des startups qui vont soit devenir des monopoles, soit se faire racheter, soit mourir, Aral propose que l’on finance des entreprises saines taillées pour rester sur le long terme.

Nous n’avons pas besoin d’avoir un monopole ou une entreprise énorme pour être utile, plutôt le contraire même.

Par contre nous avons BESOIN d’entreprises plus petites.

Aral donne son exemple : il a dû vendre des maisons familiales pour pouvoir financer son entreprise, Indie.

Indie n’intéresserait pas les fonds de capitale risque (donc pas Bpifrance aussi) :

  • Indie ne veut pas être un monopole.
  • Indie ne veut pas se faire racheter.
  • Indie ne veut pas mourir.

Ça reste difficile pour une entreprise comme ça de trouver un financement.

Étant donné que c’est une entreprise sur internet, qui doit encore trouver son business modèle, les banques ne vont pas prêter de l’argent.

Si personne ne finance ce genre d’entreprises, on n’aura pas ce genre d’entreprises.

C’est dommage, parce qu’on a besoin d’elles pour éviter le capitalisme de surveillance.

Il ne faut pas financer et construire des startups, mais financer et construire, ce qu’Aral appelle des Stay UP. Des entreprises faites pour durer.

Aaaah la politique

Là tu te dis « mais il doit bien y avoir les gouvernements qui nous protègent des abus ? »

La réponse c’est : Dès fois oui, dès fois non.

Les gouvernements et ses entreprises sont plus amis qu’on ne le pense.

Aral explique qu’il y a 4 pratiques qui nuisent à la bonne régulation de ces géants ou du capitalisme de surveillance en règle générale.

Lobbying :

Voilà la définition Wikipedia qui explique bien le truc :

« Un lobby, ou groupe d’intérêt, groupe de pression, groupe d’influence, est un groupe de personnes créé pour promouvoir et défendre des intérêts privés en exerçant des pressions ou une influence sur des personnes ou des institutions publiques détentrices de pouvoir. »

Concrètement, si je prends l’exemple de l’Europe :

Google, Microsoft et Facebook font partie des 10 organisations de lobbying ayant le plus grand nombre de réunions de haut niveau à la Commission européenne. (Google étant premier)

(Avril 2019 – integritywatch.eu)

Pour prendre les bonnes décisions sur un sujet, les fonctionnaires (commissaire, membres de cabinets…) s’aident d’experts du domaine (une entreprise, une ONG, un consultant…)

Le but du fonctionnaire est d’avoir un avis plus éclairé sur un sujet.

Et le but de l’expert est de faire en sorte que la législation aille dans le sens qu’il veut.

Tu as des ONG comme Green Peace qui font du Lobbying, comme tu as des entreprises privées comme Google qui font du lobbying.

Si le fonctionnaire fait bien son travail, il écoute autant une ONG, qu’une entreprise ou qu’un consultant. De manière à ne pas être plus influencé par un expert que par un autre.

Sauf que le rapport est déséquilibré. Les fonctionnaires écoutent plus les entreprises que les autres experts

(Avril 2019 – integritywatch.eu)

Du coup, comment avoir un avis réel éclairé quand on écoute plus d’un côté que de l’autre ?

C’est le problème du lobbying en Europe.

Et si les fonctionnaires européens écoutent énormément Google, ce n’est pas étonnant qu’ils aillent dans le sens de Google.

Sauf qu’on ne leur demande pas d’aller dans le sens de Google, mais de prendre des décisions qui protègent les citoyens européens. (leur vie privée en l’occurrence).

Revolving doors :

Quelqu’un peut travailler aujourd’hui à la commission Européen pour protéger la vie privée des citoyens européens et 2 ans plus tard travailler chez Google

C’est ce qu’on appelle une revolving doors ou porte tournante.

C’est une pratique assez courante dans la commission Européen. En 2016 un tiers des commissaires (9 sur 26) dont le mandat s’est achevé en 2014 ont poussé une « porte tournante » et exercent aujourd’hui des rôles au sein d’entreprises ou d’autres organisations reliées aux grandes entreprises.

Ça fait quand même pas mal.

En soi on pourrait se demander qu’est-ce qu’il y a de mal à ça. Tout le monde peut avoir envie de changer de job, non ?

Voilà le souci :

Quand le commissaire en sécurité numérique (c’est un exemple) est en poste à la commission, il se crée un réseau interne (amis, connaissances…), il va avoir connaissance de dossiers et autres (qui ne sont pas tout le temps publics).

S’il se fait recruter par Google, l’entreprise va pouvoir privilégier des contacts du commissaire pour influencer le passage ou non d’une loi par exemple.

Le commissaire vend ses contacts, et connaissances internes pour un salaire plus élevé.

Même si l’entreprise peut être intéressée par l’expertise, le savoir-faire, et les compétences du commissaire, il y a un conflit d’intérêt/biais, trop grand pour que ça soit sain. Les commissaires sont responsables, individuellement et collectivement, de présenter et de négocier des propositions législatives et réglementaires qui touchent 500 millions de citoyens.

Entre 2005 et 2016 il y a 64 personnes de gouvernements (pas uniquement de l’union Européen) qui sont parties travailler chez Google

et 15 personnes de chez Google qui sont parties travailler chez des gouvernements.

Il y a bien quelques protections pour éviter ça du côté de l’Union Européen, mais trop faible.

Il y a un comité d’éthique qui n’est pas assez indépendant (c’est comme si tes anciens amis et collègues décidaient de ton futur)

Pendant 18 mois après son départ de la commission, le commissaire ne peut pas faire de lobbying avec des cas relatifs à son ancien poste (mais c’est trop large pour éviter les abus)

Dans un autre registre, pas tout à fait une revolving doors, mais bon il fallait bien que le mettent quelque part, il y a ça :

Article du journal ars technica "Facebook just hired a handful of its toughest privacy critics"

Des GAFAM qui embauchent des personnes engagées dans la lutte pour la vie privée.

Si on est plutôt positif, on se dit que c’est une bonne chose. Des personnes compétentes en vie privée vont pouvoir aider Facebook à être meilleur en vie privée.

Il y a très très très peu de chance que ces personnes arrivent à rendre meilleur Facebook en vie privée. Parce que rendre Facebook en vie privée c’est signé son arrêt de mort. Facebook gagne son argent grâce aux données de ses utilisateurs.

Être bon en vie privée, voudrait dire ne plus collecter de données. S’ils font ça, Facebook meurt.

Recruter des experts en vie privée, ne sers à rien pour la vie privée.

Par contre, Facebook peut profiter d’une bonne image auprès des médias, des utilisateurs, et des gouvernements. « Regardez, on a recruté des experts en vie privée, on veut s’améliorer, on respecte votre vie privée » *maintenant laissez-nous tranquilles*

C’est la même chose avec les conférences destinées à la vie privée qui se font sponsoriser par Google, Facebook, Microsoft, Amazon.

C’est aussi cohérent qu’une conférence vegan sponsorisée par Charal.

Multistakeholderism :

C’est un modèle qui est utilisé pour la gouvernance d’internet.

Internet n’appartient à personne. Il y a des entreprises, des gouvernements, des particuliers qui l’utilisent, mais aucune entreprise, aucune personne, aucun pays ne gouvernent internet.

Mais il y a quand même des questions à régler avec internet.

Des questions sur la vie privée, la sécurité, la liberté d’expression, la criminalité etc…

Donc toutes les entités qui participent au fonctionnement d’internet se retrouvent pour discuter de ces questions : c’est la gouvernance d’internet

La gouvernance d’internet prend la forme d’un forum : Internet Governance Forum

Chaque année L’internet Governance Forum à lieu dans une ville du monde. En 2018 c’était à Paris, en 2017 à Genève (Suisse), en 2016 à Jalisco (Mexique)

Et chaque année des gouvernements, des civiles, des communautés techniques, des entreprises privées, des organisations académiques se rassemblent autour de la table pour discuter des problématiques d’internet

C’est un peu la philosophie de départ d’internet. Rassembler tout le monde.

Ça parait quelque chose de plutôt intéressant.

Sauf que :

L’Internet Governance Forum n’a pas le droit de légiférer. C’est juste un dialogue qui n’engage en rien.

La majorité des acteurs qui participent à ce forum sont Américains et ils n’ont pas forcément intérêt à écouter le dialogue.

Par exemple, un des acteurs importants est l’ICANN qui est une association californienne qui gère deux choses ultras importantes d’internet : les adresses IP et les noms de domaine.

Si tu dis à l’ICANN que ça ne devrait pas être leur rôle de distribuer les adresses IP et les noms de domaine, que ça devrait un processus distribué sans centre, ça ne va pas être dans leur intérêt de t’écouter, parce qu’ils gagnent de l’argent comme ça.

Pourtant ça serait une bonne chose pour internet.

Certains acteurs ont plus intérêt à changer que d’autres…

Partenariat public-privé :

Les partenariats public-privé peuvent prendre différentes formes, mais globalement, ça marche comme ça :

Un état fait appel à une entreprise pour fournir un service à ses citoyens.

C’est généralement intéressant financièrement. L’état n’a pas besoin de développer le service, l’entreprise gagne de l’argent sur le service proposé, et les citoyens peuvent profiter du service proposé.

Mais quand on fait ce genre de partenariat avec des entreprises qui marchent avec du capitalisme de surveillance, ce n’est pas sain.

Des fois il s’agit d’entreprises qui forment des personnes à leurs propres outils (en utilisant des universités publiques) ou d’entreprises qui donnent un accès privilégié à leur infrastructure.

Article de TV5MONDE " Google et Facebook formateurs au "digital" de chômeurs et d'étudiants : que fait l'Etat ?" et d'Usine Nouvelle "Microsoft et la ville de Lyon s'associent"

Ou Microsoft qui fournit « gratuitement » des logiciels à l’éducation nationale pour les écoles.

Article du journal 20 minutes "Pourquoi le partenariat entre Microsoft et l'Education nationale fait-il polémique?"

Ou la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) qui s’équipe avec Palantir

Article du journal Les Echos "La DGSI signe un contrat avec Palantir, une start-up financée par la CIA"

Palantir qui est une entreprise de la Silicon Valley, co-fondé par Peter Thiel un ancien de Paypal, et qui a pour but de tout voir, tout entendre, tout le temps sans être vue.

Palantir propose par exemple de faire de la prédiction de crime à l’aide des données qu’elle a en sa possession, pour arrêter le « suspect » avant qu’il ne passe à l’acte.

Et qui a aussi analysé les citoyens de la Nouvelle-Orléans (Etats-Unies) pendant 6 ans, avec la collaboration du maire, mais sans que les citoyens ne soient au courant. (ils avaient accès à ce genre de données : Enregistrements de la cour de justice, permis de conduire, adresses, numéros de téléphone, données de réseaux sociaux.)

Article de TV5MONDE "Technologies de prédiction du crime : Palantir a scruté les citoyens de la Nouvelle-Orléans en secret pendant 6 ans"

Et en dehors des partenariats public-privé le pire reste à venir :

Article du journal Les Echos Entrepreneurs " Fabrice Bregier : « Nous voulons développer un écosystème de start-up françaises autour de Palantir » "

On a vu le problème du modèle (capitalisme de surveillance) de ces entreprises et pourtant elles aident ou remplacent de plus en plus l’état. C’est quand même un gros problème.

Solutions Politique

Bon, je t’avoue que la politique c’est pas ce qui me passionne le plus. (lire un article politique est un bon somnifère pour moi)

Mais il y a quand même des solutions qu’on pourrait mettre en place.

Par exemple arrêter de faire des partenariats public-privé avec des entreprises qui font du capitalisme de surveillance.

Pour les revolvings doors, mettre un comité d’éthique plus indépendant, pour éviter les conflits d’intérêts quand une entreprise engage une personne de l’Europe, ou quand l’Europe engage quelqu’un d’une entreprise.

Il faut que l’Europe régule mieux des abus du capitalisme de surveillance, un exemple de loi, donné par Aral, qu’on pourrait faire :

Un site internet n’a pas le droit de détecter que tu as un bloqueur publicitaire et de te refuser l’accès, c’est illégal.

Le truc c’est que les gouvernements ont des intérêts à être pote et a fonctionné avec ces entreprises (pour de l’emploi par exemple) et ces entreprises ont très envie d’infiltrer un maximum nos vies. Donc bon…

Dès fois, la vie privée gagne la bataille, dès fois elle la perd.

Ensuite dans le registre *pas trop politique, mais il fallait bien que je le place quelque part*, il faut faire la chasse à nos faux amis.

Par exemple, quand on parle d’alternative saine pour notre vie privée, on parle souvent de Mozilla.

Mozilla est un faux ami.

Article de Developpez.com "Mozilla tire 90 % de ses revenus de Google en 2012"

Une entreprise qui lutte pour la vie privée, mais qui tire 90% de ses revenus d’une entreprise qui ne respecte pas la vie privée, tu avoueras que c’est pas top.

C’est comme une marque vegan qui tire 90% de ses revenus de la vente de steak haché.

Le partenariat entre Mozilla et Google, consistait à afficher Google comme moteur de recherche par défaut sur Firefox en échange d’un chèque de Google.

Mais en 2015 ça a changé.

Article de Presse Citron "Mozilla affirme qu’il ne dépend plus financièrement de Google"

Ah bah c’est bien ça, non ?

Pas tant que ça.

Mozilla a choisi de faire un partenariat avec Yahoo (l’ancien Google), Baidu (L’équivalent Chinois de Google), Yandex (L’équivalent Russe de Google).

En fait, Mozilla s’appuie toujours sur des entreprises qui fonctionnent avec du capitalisme de surveillance.

Donc ça n’est pas vraiment une avancée.

Mozilla est un exemple parmi d’autres. Il faut éviter les entreprises qui luttent pour la vie privée, mais qui se financent grâce à des entreprises qui sont contre la vie privée.

Là, tu vas peut-être me dire qu’ils peuvent prendre l’argent des « méchants » et s’en servir pour faire le bien, comme de super justiciers.

Le truc, c’est que dès que tu acceptes l’argent de quelqu’un tu es automatiquement biaisé.

Et peut-être qu’en acceptant l’argent de Google, Mozilla va être un peu moins méchant avec eux. Parce que si Mozilla froisse Google leur financement peut être réduit ou disparaître.

Il faut apprendre à éviter les faux-amis.

L’architecture, l’architecture…

Comme on parle d’architecture pour désigner la manière dont est construite une maison, on parle aussi d’architecture pour désigner la manière dont est construit internet.

Actuellement notre architecture internet ressemble plutôt à ça :

Un point central qui nous permet de communiquer (Facebook), de regarder des vidéos (YouTube), de faire des recherches (Google) etc…

Si ce point central meurt ou qu’il est bloqué :

Plus rien n’est possible.

Le fait d’avoir un point central auquel tout le monde se connecte pose plusieurs soucis :

  • On doit faire confiance à ce point central pour nos données personnelles.
  • C’est très facile de censurer (il n’y a juste à censurer le point central et plus personne n’a accès à rien)
  • On est très dépendant de la disponibilité de ce point central

C’est ce qu’on appelle une architecture client/serveur.

Tu es le client.

Et le serveur est Facebook, ou Google, ou [le nom du site auquel tu veux accéder]

En tant que client tu demandes au serveur de Facebook de t’afficher le site.

Et le serveur de Facebook t’envoie le site.

C’est ce qui se passe de manière invisible quand tu accèdes à un site (ou a une application) centralisé.

Cette architecture client/serveur n’est pas la bonne solution. Comme on l’a vu, s’il y a un problème avec le serveur tu ne peux plus accéder au site.

La solution serait d’avoir plein de serveurs, comme ça si un serveur a un problème, ce n’est pas grave parce qu’il en a plein d’autres en ligne.

Et tous les serveurs n’appartiendraient pas à Facebook. Comme ça sa responsabilité/pouvoir ne serait pas trop grande.

Les serveurs pourraient appartenir à des entreprises, des associations, des particuliers… peu importe.

On aurait une architecture distribuée et chaque serveur (nœud) du réseau serait égal.

On passerait alors d’un monde centralisé :

à un monde peerocratic :

Soit avec pleins de serveurs indépendants les uns des autres qui héberge un nombre limité d’utilisateurs. (comme fait Mastodon par exemple)

Soit avec les appareils des utilisateurs qui jouent le rôle de serveur (peer to peer)

Les deux options sont valides, le peer to peer est à privilégier parce que les données de l’utilisateur restent sur son appareil et ne va pas sur un serveur, mais dans certains cas de vrais serveurs sont nécessaires.

Aral a conscience que peu de gens ont les capacités techniques d’avoir leur propre serveur.

Il n’attend pas que les gens configurent leurs propres serveurs. Il faut des connaissances techniques pour ça et tout le monde n’a pas l’envie et/ou le temps d’apprendre ça.

Si on veut qu’un monde peerocratic s’installe, il faut que ça soit aussi simple à utiliser que Facebook.

C’est pour ça que s’il y a besoin d’un serveur, il faut que ce serveur soit maintenu par une tierce partie qui a les compétences de maintenir ce serveur en ligne (du genre une entreprise ou une association)

Je te vois venir : « Mais si on confie nos données à une tierce partie alors, ça revient au même que de les confier à Facebook, non ? »

Non, parce que ce serveur sera chiffré de bout en bout. Tout ce qui sera sur ce serveur sera chiffré et indéchiffrable par la tierce partie.

Aucune entreprise, association, gouvernement… ne pourrait accéder à tes données et ça même si il les héberge.

Pour la petite anecdote, le peer to peer peut être transparent pour les utilisateurs. Par exemple, Skype était peer to peer au début, et les utilisateurs n’avait rien besoin de configurer, c’était transparent. (peu de chance qu’ils savaient que c’était peer to peer d’ailleurs)

Aral Statham

Aral ne fait pas que faire des conférences. Il a aussi créé une entreprise : Indie.

C’est une petite entreprise composée d’Aral et de Laura Kalbag (et aussi d’un husky).

Ils développent plusieurs produits/projets et ont écrit :

Le Manifesto de design éthique :

Ce manifesto s’appuie sur la pyramide de maslow.

J’ai parlé directement/indirectement du premier étage de la pyramide pendant tout l’article, mais j’ai moins parlé des deux autres étages.

Et pourtant ils sont aussi très importants. Et même essentiel si on veut avoir une place à côté de Facebook, Google and co.

Notre technologie doit être inclusive. Par exemple, une personne avec des problèmes de vues doit quand même pouvoir utiliser notre produit.

On pense trop peu aux personnes qui ont des handicaps quand on développe un produit, et pourtant elles existent bien et les mettre de côté n’est pas acceptable.

Notre technologie doit aussi ne pas nous faire perdre du temps.

Tu peux faire perdre du temps à tes utilisateurs par une mauvaise conception de ton produit.

Mais tu peux aussi lui en faire perdre en voulant volontairement lui en voler. Par exemple, les vidéos en auto play sur YouTube va contre les utilisateurs. Ça incite à faire du binge-watching, à consommer, consommer alors que tu aurais peut-être envie de faire autre chose.

On ne doit pas utiliser les failles de l’esprit humain pour voler l’attention des gens.

L’expérience humaine ne doit surtout pas être négligée !

Et c’est un point qui est trop souvent mis de côté sur les produits libres. On considère que les fonctionnalités sont plus importantes que l’expérience.

Et c’est pour ça qu’il n’y a que des nerds qui utilisent des produits libres.

Parce que les gens non-nerd vont utiliser un produit uniquement s’il a une bonne expérience.

D’ailleurs les GAFAM l’ont bien compris. Ils ont tout misé sur l’expérience mais en négligeant souvent l’effort humain, et en négligeant complètement les droits humains.

Pour que les gens utilisent ton produit, il faut que tu proposes une super expérience. S’il y a bien un truc sur lequel on peut prendre exemple sur les GAFAM c’est ça.

Pourquoi c’est si dur de partir de l’écosystème de Google ? Parce que tout est fluide !

Tout est synchronisé, tu retrouves une interface similaire sur tous leurs services, tout est pensé pour être simple.

Tout est fait pour avoir une bonne expérience.

Un produit ne doit pas juste être fonctionnel. Il doit faire bien plus que ça.

Il doit être splendide, magique et délicieux.

Indie a aussi créé un produit et un écrit un livre pour créer un internet meilleur qui respecte le manifesto de design éthique.

Better Blocker : Une extension pour Safari et une application iPhone/Mac qui bloque les trackers publicitaires.

Accessibility For Everyone : un livre sur la création de sites Web inclusifs et accessibles.

Better Blocker sert à nettoyer internet.

Internet est un environnement toxique avec tous les sites qui utilise des trackers en tout genre, Better Blocker agit comme un masque pour éliminer la toxicité et rendre l’air respirable.

Concrètement, ça marche comme toutes les extensions qui bloquent les pubs.

La grosse différence avec Adblock Plus c’est que Better Blocker ne travaille pas avec l’industrie de la publicité.

Article de Team AAA "Adblock Plus vend désormais des pubs"

Il ne laisse pas passer de publicité acceptable comme Adblock Plus.

Article du journal Le Monde "AdBlock laisse désormais passer des « publicités acceptables »"

En fait, Better Blocker ne cherche pas à bloquer la publicité, il cherche à bloquer les trackers qui récoltent des données sur toi. Si la publicité est juste une image fixe sans trackers derrière, Better ne va pas chercher à la bloquer.

Better Blocker fait aussi un gros travail de transparence et d’éducation.

Les sites bloqués sont listés et tu peux voir combien de trackers sont bloqués, qu’est-ce que ça représente en poids économisé sur la page, en accélération de chargement de la page…

Les trackers bloqués sont listés et tu as des informations sur l’entreprise qui est derrière, et quel est le but du tracker.

Un « Cloud of Shame » est attribué aux pires sites d’internet. Forbes l’a décerné, en faisant perdre 7 ans de vie humaine chaque mois, Lifebuzz l’a aussi décerné avec ses 172 trackers qui coûtent 4 millions de dollars en données mobiles aux Américains.

Un « Cloud of Fame » est attribué aux sites internet les plus respectueux. Indymedia l’a décerné pour n’utiliser aucun trackers et se financer via les donations.

Better Blocker bloque les messages qui demandent de désactiver son bloqueur de pub. Certains sites font en sorte de contourner le blocage de Better Blocker. Better Blocker va contourner leur blocage. Ils ont 2 chances, au bout de la 3e Better Blocker supprime tous les liens vers le site en question de ta navigation (quand tu utilises l’extension bien sûr)

C’est une extension payante pour pouvoir financer son développement (0,99$ sur iPhone, 1,99$ sur Mac)

Aral travaille aussi beaucoup sur Hypha.

C’est un projet qui a pour but de faire un pont entre l’internet centralisé et l’internet décentralisé.

En gros, tu as ton espace sur internet qui est lié à un nom de domaine, tout est hébergé sur serveur (chiffré), tu peux partager des posts publics comme sur Facebook et aussi envoyer des messages privés par exemple.

Tout se synchronise avec tes autres appareils.

Hypha respecte bien entendu le manifesto de design éthique, c’est décentralisé, sécuriser, accessible…

Il y a encore beaucoup de choses à faire et rien d’accessible au non-développeur, c’est un terrain d’expérimentation pour rendre le web plus sain.

Ma vision

Aujourd’hui, une entreprise est en train de révolutionner l’automobile.

Je pense que l’on peut s’inspirer de Tesla.

On peut sûrement reprocher plein de trucs à Tesla, mais il y a un truc qu’on ne peut pas leur enlever :

Ils ont rendu la voiture électrique séduisante.

Avant c’était un geste citoyen d’acheter une voiture électrique, ce n’était pas spécialement un plaisir.

La voiture n’était pas belle et elle n’était pas puissante.

Jamais rêver d’avoir une voiture avec écrit « Zero Emission » sur la portière, dans une typo plus que douteuse ?

Le seul argument d’acheter une voiture électrique était « c’est électrique, vous faites moins de mal à la planète »

Il n’y avait que les écolos avec un certain portefeuille qui pouvait se permettre d’acheter ça. (et qui avait envie d’acheter ça)

Aujourd’hui, si tu regardes qui a envie d’acheter une Tesla, tu te rends compte que c’est bien plus large que des écolos.

Des personnes fan de voiture puissante, des frimeurs, des gens qui kiff la technologie, des personnes qui aiment les belles voitures etc… Tout le monde veut avoir une Tesla.

Même des personnes qui ne s’intéressaient pas aux voitures, rêve d’avoir une Tesla maintenant !

Ils n’ont pas réussi à faire une voiture électrique attractive.

Ils ont réussi à faire une voiture électrique plus attractive qu’une BMW.

Et comprendre comment ils en sont arrivés là n’est pas très compliqué :

Ils n’ont pas trouvé de prétexte.

La plupart des constructeurs automobiles qui vendaient des voitures électriques avant Tesla disaient « C’est une voiture électrique, alors c’est normal qu’elle soit peu puissante et pas très jolie »

Il fallait prendre sur soi pour acheter une voiture électrique. C’était un acte de résilience, pas de plaisir.

Ils utilisaient le prétexte « Elle est électrique » du coup vous devez accepter ça, ça et ça.

Tesla ne sait pas cacher derrière un prétexte.

Ils ont dit :

Regardez, notre voiture est puissante, elle a une accélération folle au démarrage, elle est design, vous allez pouvoir frimer dans la rue ou apprécier ses courbes bien taillées, elle est confortable et fun à utiliser.

Et quand ils avaient fini de dire ça, ils rajoutaient :

ET EN PLUS elle est électrique.

Ça change tout.

On passe d’un achat « acte de résilience » au désir d’acheter, parce qu’elle nous fait envie.

Les gens n’avaient rien contre les voitures électriques, ils ne les aimaient pas parce qu’elles étaient moches et peu puissantes, c’est tout. L’électrique n’était pas un problème.

Je pense que l’on peut prendre exemple de ça pour créer le futur d’internet.

Actuellement, la plupart des alternatives aux services des sociétés technologiques qui ont un modèle de capitalisme de surveillance utilisent un prétexte.

Notre service est respectueux de la vie privée, libre et sécurisée, alors c’est normal qu’il soit moche et pas plaisant à utiliser

C’est un prétexte !

On peut très bien faire un service magnifique et extrêmement plaisant à utiliser ET EN PLUS sécurisé, libre, respectueux de la vie privée.

Il n’y a rien d’inhérent au libre qui amène inévitablement à créer quelque chose de moche et d’inutilisable.

Alors, arrêtons de nous trouver des prétextes !

Si on veut que notre nouvel internet prenne vie, il faut qu’il soit aussi joli et plaisant à utiliser que Google ou Facebook.

On peut aussi s’inspirer de l’ambition de toutes les entreprises contre lesquels ont ce bas.

Ce n’est pas parce qu’on crée un internet sain, que l’on ne peut pas avoir d’ambition.

Ça parait bête dit comme ça.

Mais, beaucoup des personnes du libre n’ont pas vraiment d’ambition, mise à part faire des copies de ce qui existe déjà.

Créer des alternatives c’est très bien, mais créer des produits qui soient plus que des alternatives c’est encore mieux.

Soyez innovant !

Les gens s’en foutent de quelle technologie vous utilisez, tant que ça répond à leurs besoins !

Skype était en peer to peer et ça ne l’a pas gêné pour avoir un succès phénoménal.

Tant que ça résout leurs problèmes grâce à une super expérience, les gens utilisent. Les gens n’ont pas de haine envers le peer to peer ou le libre.

Ils ont la haine contre la perte du temps à cause d’une interface mal faite et compliquée, et les design horribles.

C’est comme pour la voiture électrique. Les gens n’avaient rien contre la voiture électrique, juste contre les voitures moches et peu puissantes.

Les gens n’ont rien contre les produits libres et sécurisés, juste contre les produits moches et compliqués.

Alors, arrêtons de faire nos caliméros ou nos incompris. Personne ne détesterait avoir un internet respectueux de sa vie privée. (Ok, peut-être Google).

Qui vont être les bâtisseurs de ce nouvel internet ?

Assez logiquement, on peut voir la communauté du libre comme bâtisseuse de ce nouvel internet.

Si elle prend note de ce que j’ai dit avant, elle peut avoir un vrai impact sur la construction de ce nouvel internet.

Mais ce n’est pas le seul acteur dans cette nouvelle construction.

Et pour ça il faut regarder d’un mouvement qui est tout juste en train d’émerger :

Les indie hackers.

On commence à voir une vague de créateur qui se détourne des levées de fonds, et de l’hyper croissance.

Ils sont en petite équipe. Ou plus souvent seul.

Ils financent leur business grâce à leurs produits (souvent avec offre payante).

Cette communauté est représentée sur internet grâce au (jeune) site Indie Hackers.

Dans cette communauté tu peux voir des personnes qui ont la hargne de créer un produit numérique qui leur permet à la fois de vivre financièrement et de répondre aux problématiques de leurs utilisateurs.

Ils sont contre le modèle de la Silicon Valley et ne viennent d’ailleurs pas forcément des Etats-Unies (C’est très dispersé en fait).

Beaucoup prônent aussi la liberté géographique. La liberté que leur procure une entreprise internet qui leur permet de voyager et de travailler aux 4 coins du globe .

Ils ne veulent pas créer une entreprise à 1 milliard de dollars en hyper croissance, juste une entreprise qui leur permet de vivre en résolvant un problème.

C’est une communauté qui est née du mécontentement du modèle de la Silicon Valley.

Ils ne cherchent pas spécialement à concurrencer Google ou Facebook, mais plutôt à résoudre leurs problèmes.

On peut donc croiser ce genre de projet :

  • Une plateforme pour les voyageurs, qui agrègent tout un tas d’informations, comme le coût de la vie dans les villes du monde entier, leur taux de sécurité, la qualité de l’air, si c’est ok en étant LGBT etc…
  • Une communauté pour s’entraîner et s’entraider à être un bon écrivain en tapant 200 mots par jour.
  • Ou bien un outil pour créer de simples sites, rapidement, et sans connaissance technique.

Parfois, on sent que les indie hackers ont du mal à se trouver dans ce climat oppressant des startups, ou qu’ils se concentrent trop à créer des produits pour d’autres indie hackers plutôt que de créer des produits pour tout le monde, mais d’un autre côté il faut bien un début à tout.

C’est un mouvement en construction, donc il a les problèmes d’un mouvement en construction.

Mais s’il dépasse ces problèmes, ça peut donner un bel internet.

Loin des grandes surfaces artificielles que nous proposent les géants du web.

Plutôt un internet peuplé de plein de petits créateurs indépendants, créant des produits pour leur liberté et la liberté des personnes qui les utilisent.

Un internet qui permet à chacun de s’exprimer ou qu’il soit dans le monde.

Qui permet de vivre sa passion, ses plaisirs et curiosité.

Qui permet de subvenir à nos besoins.

Qui permet de protéger les personnes qui sont le plus vulnérable ou discriminer.

Qui prend en compte les différences des autres.

Qui soit créateur de possibilités.

Bref qui soit un outil de liberté et de partage et pas un outil de contrôle, de surveillance et d’oppression.

C’est dans cet internet-là que j’ai envie de vivre.

Alors que ça soit les indie hackers, la communauté du libre ou qui que ce soit d’autre, s’il vous plaît, rendons cet internet possible.

Orel.

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